Don’t worry, Be Hampi : un patrimoine historique à l’assaut des hippies
Visiter Hampi
J’intitule mon article par ce mantra tant entendu, répété, chanté, de droite à gauche – du nord au sud d’Hampi. «Don’t Worry, Be Hampi» ça signifie se laisser emporter par la vague de chaleur du site classé au patrimoine mondial de l’Unesco mais c’est aussi ne pas se laisser importuner par l’odeur de marie-jeanne qui vous chatouille les narines et titille votre odorat jusque sous vos draps. Empreintes laissées par un backpaker, en quête de spiritualité, en route vers une nouvelle odyssée.
Avant Hampi, il y avait Vijayanagar, une ville fondée au 14ème siècle, qui apporta une renaissance dans la région en termes d’art et de culture. Mais ça c’était avant! Maintenant, la grande majorité de Vijayanagar est en ruines suite à une bataille au 16ème siècle où les plus majestueuses structures et édifices ont été détruites. Et c’est ainsi qu’Hampi fût, connu aujourd’hui comme le site de l’ancienne ville de Vijayanagar.
Comment être un Happy Hippie à Hampi en 5 étapes?
En plus de ses majestueux temples, la renommée d’Hampi se forge aussi autour de sa communauté hippie qui envahit le site toute l’année. Pour mettre rendue à Hampi en haute saison il y a deux ans, et basse saison cette année, j’ai pu constater que la clientèle était (quasiment) toujours la même. Alors si vous décidez de vous rendre à Hampi, voici mes conseils d’infiltrée pour vous mettre dans la peau d’un hippie made in Hampi:
L’attitude: tout est dans le regard, la démarche et la manière de s’exprimer. Pour adopter l’attitude hippie, un air las et blasé est hautement recommandé. Le langage hippie s’apparente à des discussions portant sur le monde, la vie, la philosophie… Les hippies abordent des sujets de société telle que la globalisation, l’agriculture industrielle, la déforestation mais sans jamais vraiment aller dans le concret. Ils prônent la réduction des biens matériels pour une vie plus équilibrée mais dans le même temps éditent sur un MacBook Pro nouvelle génération leurs derniers clichés pris par un Canon SD. Paroxysme du paradoxe du parfait bobo qui revendiquerait manger healthy et bio everyday mais tout droit sorti de sa Weather rave party se tape entre amis un menu Maxi Best Of Big Mac sans aucun soucis!
Le style vestimentaire: un hippie fait attention à son style. Les hommes vont arborer un style débraillé mais soigné: dreadlocks, chemise ample, bermuda ou pantalon sarouel ainsi qu’une barbe de trois jours maladroitement taillé ou de 30 jours entièrement assumée.
Les filles vont s’orner le corps de bijoux, de la tête aux pieds, des oreilles aux chevilles en passant par le nombril; bracelets aux bras, avant-bras, sans oublier le bindhi, la touche indo-trendy. Tantôt jupe longue, tantôt mini short et crop top, la tenue vestimentaire des hippies est aussi schizophrène que leur personnalité!
L’alimentation: Aussi discriminant que cela puisse paraître, les hippies ne sont pas gros et ce constat est certainement dû à leur alimentation. Le petit-déjeuner comprend habituellement un bol de muesli, du curd (yoghurt) et des fruits. Le premier repas de la journée étant relativement complet, les hippies font habituellement impasse au déjeuner. Un snack suffira à calmer la petite faim ressentie avant le dîner. En soirée, falafel, pita, humous, momos et autres mets légers, sains et végétariens sont requis avant de partager en communauté un calumet de la paix
La consommation de marie-jeanne: Marijuana, pot, canabis, marie-jeanne… Autant de noms pour qualifier la consommation banale et généralisée de stupéfiants. Au réveil, avant le petit déjeuner, pendant, après mais aussi au goûter et au dîner, fumer «de la bonne» à bas prix est un luxe auquel les hippies jouissent sans contrefaçon, à l’unisson.
La nationalité: au risque de tenir (encore) un discours discriminant, mon étude de la communauté hippie a permis d’identifier que 80% des backpackers rêveurs d’Hampi sont essentiellement israéliens. Moins nombreuse et imposante que la communauté israélienne basée à Goa (où les menus des restaurants et les pancartes de rues sont traduits en langue israélienne), il semblerait que la région subit tout de même un flux migratoire massif de cette jeunesse israélienne.
Hampi, ou le nouvel oasis de fraîcheur pour cette jeunesse à la recherche d’évasion et de sérénité.
Visiter Hampi
1.The Virupaksha temple
Visiter Hampi – Nous avons commencé notre séjour à Hampi au temple le plus incontournable du site historique; j’ai nommé Virupaksha temple, le plus haut lieu de pèlerinage de la région. Contempler les fidèles se rassembler dans cet antre de l’hindouisme est un spectacle vivant de toute beauté. Vêtus de leur plus beaux apparats, femmes, maris et enfants vénèrent Shiva, dieu de la destruction (Rudra) et symbole de la fertilité.
Image credits- sandeep chandra
Cependant, quelle fût notre surprise lorsqu’à l’entrée le monsieur du comptoir de billets nous a réclamé un supplément d’argent pour le port de nos caméras. Afin d’éviter des frais non désirés, Alex et moi décidions de sacrifier mon appareil photo. C’est donc le regard aiguisé d’Alexandra qui immortalisa numériquement ce somptueux monument. Par chance, j’ai tout de même pu immortaliser la voie lactée religieuse et colorée de pèlerins ci-dessous.
2. Achyutaraya temple
Hampi : un patrimoine historique- Après notre visite du temple Virupaksha, nous avons rencontré deux sœurs allemandes qui nous ont rejoins pour explorer les alentours d’Achyutaraya, reconnu comme étant l’un des plus magnifiques temples d’Hampi. En effet, que vous soyez attablés au rooftop d’un restaurant, que vous flâner à la terrasse de votre GuestHouse ou que vous magasinez dans les shops qui pullulent la cité, on vous recommandera toujours de visiter ce temple d’une beauté inestimée.
Image credits- Kirk Kittell
Construit en 1534, ce temple est le parfait exemple du style architectural de Vijayanagara. Une petite trotte s’impose pour accéder au lieu divin, situé entre le Gandhamadana et Matanga hills (deux points de repères facilement identifiables sur n’importe quelle carte d’Hampi). Remarquez que l’Achyutaraya temple est l’une des plus grandes créations de la dynastie Vijayanagara avant le déclin de leur empire.
3. The Monkey Temple
Hampi : un patrimoine historique
La fin de notre journée était originellement réservée au coucher du soleil depuis le Monkey Temple. Entièrement dédiée au Dieu Hanuman, le Monkey Temple est situé derrière le Kodanda Rama Temple, de l’autre côté de la rivière. Ce lieu tient son nom et sa renommée du fait que le Dieu Hanuman serait né au sommet de la montagne rocheuse. Ce n’est pas étonnant qu’une armée de singes foisonnent tout au long de la montée. Prenez garde à ne pas déguster bananes, biscuits et autres douceurs afin d’éviter une attaque non désirée par un singe affamé.
Image credits- Jorge Lascar
Pour accéder à la montagne sacrée, nous avons donc embarqué à bord d’un petit bateau à moteur et traversé la rivière, de couleur rouge brique à cette époque de l’année. Malheureusement, une fois arrivées au sommet, les nuages et la pluie nous ont surpris, adieu coucher de soleil et point de vue merveilleux! Nous avons été bloquées une trentaine de minutes dans le temple qui avoisine le point de vue. La mousson a encore frappé!
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